Après le soleil, voilà la pluie. Je regarde les gouttes d'eau tomber en trombe de la fenêtre de mon salon, étant des plus heureux de ne pas me trouver dehors par un temps pareil. Quelques petits courageux ont décidé de braver le mauvais temps et tentent tant bien que mal de profiter de la plage coûte que coûte. Vous me direz, qu'ils soient sur la plage ou dans la mer, le résultat est le même : trempés jusqu'aux os. Je secoue la tête d'un air amusé avant de venir me poser sur mon sofa. Bien décidé à m'avancer dans mon travail, j'allume mon ordinateur et commence une série de schéma demandée pour le cours de lundi, en première heure de la journée. La musique s'échappe de mon casque, alors que je suis concentré sur mon travail. Tellement concentré d'ailleurs, que je n'entends même pas Freya entrer. Un cambrioleur aurait pu rentrer, que le résultat aurait été le même. A ce rythme là, je ferais tout de même mieux de fermer la porte d'entrée.

J'entends son hurlement, puis les bruit de ses chaussures s'effondrant au sol. Elle feint la terreur et je la regarde, incrédule. Et avant même que j'ai le temps de réagir, ma jolie tête rousse me saute dessus. Je la rattrape sans grande peine et la soulève afin que ses jambes soit autour de ma taille. Même trempée et dégoulinante, je la trouve sublime. Je lui renvoie son sourire avant de l'embrasser à pleine bouche. « Et bonjour à toi, soleil de mes nuits. » Elle m'a terriblement manqué au cours de ces trois jours. Et même si ma vie trépidante a su me garder la tête occupée, je ne suis jamais vraiment heureux avant d'avoir vu mon rayon de soleil de la journée. Dehors, il peut bien pleuvoir, je m'en moque. Mon soleil à moi est dans mes bras et c'est tout ce qui compte.

En parlant de pluie, d'ailleurs. Je vois bien que Freya est frigorifiée à cause de la pluie et je fronce des sourcils. La déposant délicatement au sol, je la détaille sous toutes les coutures d'un air inquiet, je ne voudrais vraiment pas qu'elle s'attrape une hypothermie par ma faute. « Tu as froid ? » je m'empresse de demander alors que je lui tend une de mes vestes - roulée en boule sur l'un des fauteuils du salon. Je suis conscient que Freya n'est pas aussi aisé que je le suis, et malgré mes nombreuses propositions, elle refuse toujours mon aide financièrement. Ce qui ne m'empêche pas pour autant de payer lorsque nous sommes ensemble. J'ai vraiment hâte que nous puissions vivre ensemble, de ce fait je n'aurais plus à m'inquiéter pour elle, bien qu'elle sache très bien se débrouiller sans moi. Je regarde dans ses magnifiques prunelles vertes. Cela fait plusieurs mois maintenant que je pense à la demander en mariage, mais j'hésite encore. Sommes-nous trop jeunes pour nous marier ? Acceptera-t-elle au moins de m'épouser ? Tant de questions qui retarde l'échéance un peu plus. J'ai déjà acheté la bague. Une magnifique bague en diamant, digne d'une reine. Mais elle demeure au fond de mon placard, sous trois couches de vêtements, depuis le jour où je l'ai achetée.

Je l'embrasse de nouveau, appréciant la sensation de ses lèvres sur les miennes. Nos corps sont serrés l'un contre l'autre, et j'aimerais rester ainsi pour le reste de mes jours. Un souvenir me revient alors en mémoire - pareil à un flashback. Nous deux, sous la pluie, riant aux éclats. Et un sentiment de joie intense m'anime alors. J'en suis persuadée désormais, nous aurons bien plus de chance dans cette vie que dans l'ancienne. Et peut-être, avec un peu de chance, connaîtrons-nous le happy ending que nous méritons. Je devrais peut-être la faire cette demande en mariage, en fin de compte. Mon Dieu, qu'est-ce que je peux aimer cette femme.